Bathilde, reine des Francs

650. LE temps fuit. Il détruit dans son cours les fragiles honneurs et les gloires durables, il renverse les monumens, désenchante les lieux célèbres, altère les traits héroïques ; renouvelle la face du monde..... Il ne peut rien contre les passions. Si le lecteur balance à nous en croire, nous lui dirons : « Ami, viens donc à Saint - Maxent ; pénètre sous ces voûtes glacées et ténébreuses ; vois errer autour du cercueil où va s’engloutir son secret, l’homme toujours opposé à lui-même ; cherche sur ce visage décoloré une seule trace de jeunesse, une seule trace d’espérance ; entends sortir de son sein épuisé les derniers soupirs de langueur ; entends ses frères désolés redemander leur guide au Dieu qui le menace ; entends sa mère déplorable fatiguer de ses cris l’écho du monastère ; vois cet ouvrage de l’amour, cet ouvrage de la solitude.